Aurore Jacobs, coach : « remettre les choses à plat » pour changer de vie

par | 22 mars 2021 | 0 commentaires

Très impliquée dans l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi ou en reconversion, Aurore a quitté sa position de manager salariée, qui la conduisait au burn-out, pour faire une pause imposée et créer son entreprise Tell Me More – Coaching.

Ancienne conseillère pour l’emploi, tu as créé ta propre activité de coaching. Qu’est-ce qui t’a menée à cette création d’entreprise ? 

J’ai travaillé pendant 10 ans dans l’Aide à l’emploi, pour un organisme de service public à Bruxelles. J’ai commencé en tant que simple salariée puis je suis devenue cadre, en dirigeant 40 personnes placées sous ma responsabilité. Mais mon travail a fini par ne plus être en accord avec mes valeurs. Je ne pouvais plus accompagner les personnes qui cherchaient un emploi, et qui vivaient parfois des conditions personnelles ou familiales difficiles, en leur consacrant le temps et la qualité d’écoute dont ils avaient besoin. Au contraire, j’étais dans l’obligation de contrôler mes équipes et mes rendez-vous.

Lors des entretiens avec les chercheurs d’emploi, chacun était minuté, un compteur visuel passait du vert à l’orange puis au rouge s’il mordait sur le temps imparti. C’était stressant et j’avais le sentiment que cela nous éloignait de notre mission d’aide. Je buvais café sur café, j’étais à des kilomètres de moi et de la véritable personne que j’étais. Je m’éteignais tout simplement. Je ressentais une grande fatigue. Et surtout, j’étais maman d’un petit garçon d’un an, que je voyais peu. J’en étais arrivée à espérer qu’il dorme quand je rentrais le soir pour ne pas avoir à le voir ou le calmer. C’était mon mari qui s’en occupait, heureusement, mais ça n’avait plus vraiment de sens.

Aurore Jacobs, coach de vie pour les femmes en reconversion professionnelle, en transition vers une nouvelle vie

Et quel a été le déclic pour te dire que cette situation, vraiment, ne pouvait plus durer ?  

Un jour, j’ai eu un très fort mal de gorge. C’était comme si… j’avais des coups de poignards à la gorge. J’ai même eu des symptômes de scarlatine, alors que c’est une maladie qui touche les enfants. Mon corps m’expliquait à sa façon que ça n’allait plus et que les choses devaient changer. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir un mari exceptionnel qui, très vite, m’a dit que ça ne pouvait plus durer. Je lui en ai voulu au départ parce que je pensais qu’il souhaitait mon retour à la maison pour que lui-même retrouve sa propre liberté. Il a fallu en discuter sérieusement pour que je comprenne que ce n’était pas le cas. 

Tu as eu envie d’aider les gens, mais autrement. Il t’a fallu du temps pour te remettre d’aplomb ?

J’ai été vraiment out pendant près d’un an. Il m’a fallu quelques mois pour récupérer de l’énergie. Je ne travaillais plus et je me suis dit que je ne pouvais plus vivre la même vie. Il me fallait un autre projet professionnel. Ce burnout a été une réelle crise identitaire pour moi. J’ai remis à plat les choses que j’aimais et que je n’aimais pas. J’ai donc négocié mon licenciement dans le but de créer ma propre activité Tell Me More – Coaching, et aider d’autres femmes. 

Je me suis formée, j’ai élargi mes connaissances pour avoir aujourd’hui un bon bagage théorique. Je me suis notamment formée au coaching de vie auprès d’Anne-Françoise Gailly du site Éveilleuse.com, qui utilise des outils qui sortent des sentiers battus. L’idée est d’apporter un changement puissant et profond, mais en douceur pour les personnes. L’idée n’est pas de se faire violence en s’obligeant à sortir de sa zone de confort.

Et tu ne t’adresses qu’à des femmes dans le coaching ? Pourquoi ce choix ? 

Pendant ma première année d’activité, j’étais en couveuse d’entreprises et mon expérience a été mitigée. On me poussait vers des stratégies qui ne me convenaient pas. J’avais vraiment envie d’accompagner des femmes plutôt que des entreprises. Je me sens plus à l’aise ainsi. J’utilise l’aromathérapie, les fleurs de Bach…. bref des outils qui parlent plus souvent à la sensibilité féminine, au côté ‘girly’. Et j’ai remarqué qu’il y avait quand même une grosse résistance chez les femmes à changer les choses, comme si elles ne se l’autorisaient pas.

Lors de ses sessions de coaching, Aurore Jacobs fait appel à un large éventail d’outils

Les femmes s’effacent souvent derrière leur conjoint, ou leur enfant. Elles ne se donnent pas assez souvent la permission de se reposer, de prendre du temps pour elles. Je trouve que les femmes ne prennent pas assez de distance par rapport aux dogmes. Elles sont souvent déboussolées face aux choix qu’elles croient qu’on leur impose. Bref aujourd’hui, je m’adresse aux femmes qui se disent un matin « ça ne va pas, je dois changer quelque chose dans ma vie », mais qui ne savent pas par où commencer.

Ton blog a un ton enjoué, très agréable. Comment définirais-tu ton contenu ?

J’ai lancé mon activité de coaching en avril 2019 et au départ je n’avais pas de blog. Or les gens cherchent avant tout une solution à leur problème. Le moyen pour y parvenir n’est pas toujours primordial. Il me fallait expliquer comment je pouvais aider, en donnant des exemples et des conseils concrets. J’avais besoin de faire comprendre pourquoi il faut adopter une approche globale. Pour faire connaître mes séances de coaching, je voulais aussi quelque chose de plus vivant qu’un simple site décrivant mes prestations.

Sur mon blog, on retrouve donc plusieurs types d’articles qui sont aussi une façon de présenter mes services. Je partage des conseils techniques sur mon travail, des avis sur mes lectures remarquables comme « La chambre des merveilles » de Julien Sandrel. J’essaie de faire en sorte que chaque article donne des clés, des idées d’actions ou de pensées à mettre en pratique immédiatement dans son quotidien. Et j’ai pour habitude aussi d’interviewer des femmes inspirantes par écrit ou en live sur la page Facebook. 

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Après ce burnout, pourquoi avoir choisi la voie de l’entrepreneuriat ? 

Je n’ai pas spécialement de problème avec la hiérarchie, je ne suis pas quelqu’un de rebelle mais j’avais envie de travailler à ma façon. Ce qui comptait, c’était d’être libre dans mon emploi du temps. Par exemple, j’aime avoir la liberté de rédiger des articles le dimanche après-midi parce que je suis plus au calme ou de commencer mes journées de coaching à 9h30 pour pouvoir emmener mon fils à l’école. J’avais envie d’authenticité finalement. 

Quelques mots sur Juliana Subtil
Juliana est une experte de la traduction de contenus pour les sites et blogs internationaux.

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