Julie Rives, LePetitMondeDeJulie : de blogueuse à community manager, il n’y a qu’un pas !

par | 24 mars 2021 | 0 commentaires

Julie Rives, éditrice du blog LepetitmondedeJulie, s’est lancée dans le blogging voilà plus de 10 ans. Elle nous parle de son évolution, mais aussi de celle des changements imposés par les réseaux sociaux.

Tu as créé ton blog en 2008… Quelles raisons t’ont motivée pour te lancer dans cette aventure ?

Quand j’ai décidé de créer mon blog, j’avais arrêté mes études de droit. Je n’avais pas de travail et j’étais dans une période un peu floue. Et un jour, j’ai découvert dans un magazine cette fille qui avait un blog, ce n’était pas commun à l’époque. On vivait seulement les prémices du blogging. Alors je me suis dit : « pourquoi pas ? ». Au début, je parlais principalement de mode.

Mes amies n’étaient pas du tout intéressées par ce sujet, et le blog me permettait d’échanger avec des filles qui partageaient ma passion. À force de traiter ce sujet, j’ai fini par tourner un peu en rond. J’ai développé d’autres sujets autour de la beauté, de la cuisine, autant pour moi que pour les lectrices. Je trouvais ça plus enrichissant. 

Tu as la sensation d’avoir créé une communauté autour de ton univers ?

Oui, c’est toujours surprenant d’ailleurs. Tu sais, parfois des personnes me disent « je te suis depuis dix ans, tu as eu une belle évolution ». À travers un écran, on ne se rend pas forcément compte des personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux ou sur le blog. On sent qu’on a une communauté, mais ça reste flou. C’est très abstrait. Ce n’est qu’un chiffre. Et on ne rencontre pas forcément les personnes. Le blogging est une activité très solitaire, qui peut manquer du côté humain. Tu es souvent seule derrière ton ordinateur à rédiger des articles ou à envoyer des emails. Bien sûr, je croise parfois des filles dans la rue qui me disent avoir lu mon blog, c’est plaisant mais assez rare.

L’engouement autour des blogs est-il toujours le même aujourd’hui ?

Ces dernières années, le blog a perdu une partie des lectrices de la première heure. Moi la première, je lis beaucoup moins de blogs par rapport à dix ans en arrière.

Qui veut la peau des blogs ? S’ils sont moins lus, c’est pour quelle raison ?

Les réseaux sociaux ! On cherche tous de l’information rapidement accessible, du contenu plus ou moins immédiat. Je me suis déjà posée la question d’arrêter ou non mon blog Lepetitmondedejulie.net. Mais c’est un format que je préfère pour plusieurs raisons.

D’abord, tu peux mettre plus de contenu. C’est beaucoup plus complet en termes d’écriture et d’informations. Tu n’as pas non plus cette idée de compétition permanente qu’on retrouve sur les réseaux sociaux avec les likes, les commentaires ou le nombre de vues. Le blog est dans l’idée de partage. Alors que sur les réseaux sociaux, on a toujours ce poids, cette pression du chiffre, à se demander : « est-ce que ma photo va marcher ? ». 

On est aussi dépendant de l’algorithme d’un Facebook, d’un Instagram. Les abonnés ne verront pas forcément tes posts, noyés dans une masse d’information. Alors que sur le blog, on a son univers à soi : les personnes qui le visitent voient les articles disponibles. C’est différent. C’est pour ça que je préfère ce format.

Est-ce que dès le début, tu as pensé que le blogging pouvait devenir un travail rémunéré et à temps plein ?

Pas du tout ! (rires). En 2008, très peu de personnes en vivaient. Peut-être quelques filles aux Etats-Unis. Mais ce n’était pas mon but premier. Je n’avais pas l’objectif d’en faire un métier : j’avais du temps et c’était assez naturel de publier des articles, finalement. 

Je postais tous les jours au départ, puis j’ai ralenti le rythme. La partie “développement” me prenait aussi beaucoup de temps : répondre aux commentaires, suivre d’autres blogs. Je m’y suis impliquée à 100 % au point d’en faire une activité professionnelle.

Et aujourd’hui, est-ce que ce blog te permet de gagner de l’argent ?

Oui. Mais d’année en année, de moins en moins. Aujourd’hui, les annonceurs se dirigent davantage vers Instagram. Et à mon sens, c’est dommage pour eux. Certes, un blog touchera moins de lectrices qu’à une certaine époque mais au moins sur un blog, les articles restent ancrés. Si une personne fait une recherche Google, elle va retrouver l’article. Certains contenus seront encore visibles dans plusieurs années… ou même dix ans après ! Alors que sur Instagram, c’est éphémère. Et même avec les hastags, la recherche reste compliquée.

Depuis quelques mois, tu es community manager et tu proposes des formations pour Instagram et Facebook. Comment as-tu développé ces nouvelles compétences ?

En fait, ce sont les mêmes que pour le blog. On appelle ça influenceuse, mais je n’aime pas du tout ce terme, je préfère créatrice de contenu. Mais c’est la même chose finalement. Tout ce que j’ai appris en étant créatrice de contenu, je l’applique à mes clients.

Et en termes de chiffre d’affaires, quelle activité te rapporte le plus ?

Pour l’instant, 80% de mes revenus viennent du Petit monde de Julie, via des partenariats avec des marques (principalement sur le compte Instagram). Les 20% restants, à l’heure actuelle, proviennent de mon métier de community manager.

À terme, j’aimerais bien que la courbe s’inverse. Aujourd’hui, je m’épanouis davantage dans ma nouvelle activité de community manager, en tant que créatrice de contenus pour des sites ou des blogs. Parce que je ne suis plus le centre de l’attention. Je ne dis pas que je vais arrêter le blog : faire des photos, parler de recettes de cuisine continue de me plaire énormément. Surtout, je garde une totale liberté, qu’on perd d’une certaine façon quand on travaille avec des clients pour leur propre compte. Donc 50-50, ce serait parfait pour moi.

Ton blog nous fait passer d’une balade en jupe fleurie à une recette de salade estivale… Est-ce qu’un sujet t’anime en particulier ?

Je suis assez curieuse de tout. J’aime bien découvrir de nouvelles choses, de nouveaux lieux, de nouvelles personnes. Tout le temps. En ce moment, je pratique le yoga, je suis même une formation pour donner des cours ! Pendant des années, je me suis concentrée sur Le petit monde de Julie et mon compte Instagram. Je me suis rendu compte que j’étais très enfermée là-dedans.

J’ai passé beaucoup de temps à travailler, avec une vie sociale assez peu développée tout en publiant des articles lus par pas mal de monde, paradoxalement. Il y a trois ans, j’ai pris conscience que ça ne me convenait pas du tout. Comme si j’avais été en mode pause pendant des années ! Donc aujourd’hui, je m’ouvre sur un tas de nouvelles choses. J’ai envie d’acquérir de nouvelles compétences et rencontrer de nouvelles personnes.

Finalement, de quoi es-tu la plus fière aujourd’hui ? 

D’avoir eu le courage de quitter mon métier ! Pendant quatre ans, j’ai travaillé en intérim pour le journal Midi Libre, en même temps que le blog, ce qui me permettait d’avoir une sécurité financière. Mais j’en suis partie et je suis contente d’avoir eu ce courage. Comme je le disais au début, on était très peu à en vivre à cette époque. J’avais beaucoup d’incertitudes quand au fait que cela fonctionne et finalement, 8 ans plus tard, c’est mon métier, donc je ne regrette rien. Mais c’était quand même un saut dans le vide. Je suis fière d’avoir eu ce courage, d’oser faire ce dont j’avais envie. J’ai suivi mon instinct et tout s’est bien passé !

Quelques mots sur Juliana Subtil
Juliana est une experte de la traduction de contenus pour les sites et blogs internationaux.

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