Chloé alias le Renard Bavard, une dénicheuse de poésie qui n’a pas peur des sujets difficiles

par | 7 août 2020 | 0 commentaires

Chloé, alias Le renard bavard, est capable de nous partager sur son blog autant des billets d’humeur et coups de coeurs (sur la mode ou la couture), que nous faire plonger dans l’intimité de son mariage, de l’expérience d’une fausse couche ou de l’autisme. Amoureuse des histoires, cette professeure des écoles partage aussi ses conseils et recommandations pour les futurs professionnels de l’enseignement. D’où lui vient cette envie d’écrire et de partager ? Est-ce que la tenue d’un blog tient de la trépidante et folle aventure ou d’une routine plan-plan gérée avec la précision d’une montre suisse ? Elle nous dit tout ou presque.

Alors déjà, merci d’avoir accepté cette interview 😉 Dis moi, Le Renard Bavard, c’est ton nom de blog. Pourquoi “le renard bavard” ?

C’est marrant, c’est la première fois qu’on me pose la question. Je sais pas du tout… Pourquoi « le renard bavard » ? Parce que je fais une fixette sur les renards. Je ne sais pas pourquoi. C’est un animal qui me fascine depuis longtemps. Parce qu’on les voit peu, je sais pas… il y a un mystère autour des renards qui me fascine depuis un moment. Donc voilà, j’aimais bien le renard et bavarde, parce que je parle énormément (rires). Voilà, je parle beaucoup. 

J’adore. Et du coup, pourquoi créer un blog ? Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans cette aventure ?

À la base, j’avais envie de créer un espace où parler de pas mal de choses. J’écris depuis très longtemps, avec des bouts de textes par-ci par-là. J’ai eu envie de tout rassembler en un seul endroit. Qu’il s’agisse de longs textes rédigés sur plusieurs mois ou en quelques jours, ce sont mes petits coups de cœur. Je peux en écrire plein pendant quelques mois mais là, par exemple, ça fait plusieurs semaines que je n’en ai pas parté (ndr : l’interview a été faite lors du confinement du printemps 2020). J’ai passé mon temps à faire la classe à distance, et de la couture quand j’en avais juste ras-le-bol de l’ordinateur. Donc, du coup, je n’ai pas partagé grand-chose à part ma machine à coudre, qui est mon gros coup de cœur de ces trois derniers mois (rire). 

 

Avec des contenus en vidéo parfois ? 

J’ai toujours eu envie d’expérimenter différents supports, la vidéo et le fichier audio, et le blog le permet en y rassemblant tout. J’ai un projet de podcast, je ne sais toujours pas comment le catégoriser, c’est mon gros travail de l’été 2020, de développer un podcast mais je n’ai pas défini encore son but précis. En tout cas pas pour le moment. Il s’agirait de l’écouter pour faire une pause, pour raconter des moments, pour raconter des gens… voilà, pour raconter. Des petites pauses auditives. 

Et donc ça sur le blog ? 

Voilà. Le blog pour moi, c’est vraiment le lieu où j’arrive à centraliser tout ça, aussi bien les vidéos des « jolis mots », que ce que j’écris. Je peux même y connecter mon Instagram pour y retrouver mes photos parce que j’aime bien m’amuser en photo. Pour ça, j’ai la chance d’avoir François, mon mari, qui prend les photos bien mieux que moi. On s’amuse bien finalement. Comme il est ingé-son, il s’occupe de toute la composition des musiques et le traitement son, pour que ce soit audible sur téléphone ou ailleurs. C’est lui qui traite tout et c’est très très pratique d’avoir un ingé-son à la maison. (rire)

Oui je me doute des avantages que ça peut t’apporter à ce niveau-là, c’est sûr. Et donc, quand as-tu commencé exactement le blog ? 

C’est une bonne question. Heu, mince, parce que j’en avais fait un premier et j’ai changé l’adresse en fait. Parce qu’elle était beaucoup trop longue et surtout ça parlait pas du tout. Ça s’appelait « Les bruits dans la ville ». 

Pourtant c’est sympa, c’est poétique, je trouve !

Mais oui, moi j’aimais beaucoup ! Sauf qu’en fait, à chaque fois les gens disaient « les quoi ?, “il y a des s partout ?”. Je me suis dit… ça ne va pas si les gens ne savent pas comment l’écrire, ça ne fonctionnera pas. Donc j’ai changé l’adresse et au passage, j’ai acheté le nom de domaine du « renard bavard ». Ce qui a été drôle aussi parce que quelqu’un avait déjà créé un blog qui s’appelait juste « renard bavard » et pas « le renard bavard ». Mais il l’avait fermé, du coup, il avait toujours son nom de domaine réservé. Il fallait donc que je l’appelle « LE renard bavard ». Il m’a fallu plusieurs mois pour apparaître avant lui dans les résultats de Google, ça a été un peu compliqué. Tout ça remonte à 2016, si ne je dis pas de bêtises. 

Tu as publié régulièrement depuis ce moment ? 

Les choses se sont calées plutôt en 2017, parce qu’en 2016, j’ai repris mes études donc j’étais trop sur tous les fronts, on va dire. D’une manière générale, j’ai tendance à faire beaucoup trop de choses d’un coup et après je ne fais plus rien pendant un mois parce que je suis en surchauffe. C’est irrégulier. 

Par rapport à ton nom de domaine, le fait que quelqu’un d’autre avait déjà « renard bavard » et non « le renard bavard » t’a freinée pour avancer ? Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

Non, cette histoire de nom de domaine, ça allait, on pouvait finir par me trouver. La plus grande difficulté, c’était d’arriver à attirer des gens pour me lire. 

Tu échanges beaucoup avec les personnes qui te lisent ? Ils te disent quoi ?

Parfois, des lecteurs m’écrivent un message en me disant « mais c’est vachement bien ce que tu écris,  c’est surprenant que tu sois une femme » ! (rire) Pourtant, j’aborde des sujets assez féminins, dans la manière d’écrire. On m’a déjà fait des réflexions sur le fait que pour une femme, c’était un blog qui ne faisait pas « blog de fille ». Ça veut rien dire, parce qu’il y a des hommes qui tiennent des blogs de maquillage donc je ne comprends pas très bien. J’ignore s’il y a un style d’écriture masculin ou féminin mais le dernier texte que j’avais écrit, qui était plus en profondeur, c’était sur la fausse couche…

C’est un sujet sensible quand même. 

C’est ça, et il faut se poser pour en parler. Je sais que c’est un bon sujet, d’autres blogs m’ont proposé de relayer mes articles à l’occasion. Mais, quand on n’est pas très connue du coup, ce lectorat-là, il est difficile d’aller le chercher. 

Tu partages dans ton blog des choses sur des sujets très personnels, parfois intimes, comme la fausse couche mais aussi ton mariage. Tout le monde n’a pas l’envie ou le “courage” de partager sur sa propre vie. Est-ce que tu as eu des difficultés au départ à en parler de tout ? Est-ce qu’il y a eu des sujets où tu te disais « oh ça, je suis pas certaine d’en parler » ? 

Pas du tout. En fait, pour moi, il n’y a pas de sujet “tabou”. Je pense qu’on peut parler de tout. C’est la manière dont on traite le sujet qui compte. Il faut prendre le temps de trouver les bons mots, pour que ce ne soit ni sale ni vulgaire, que ça ne soit pas malaisant pour la personne qui lira. Je n’ai pas envie de faire ressentir quelque chose qui ressemblerait à une intrusion dans la vie d’autrui. Ce que j’essaie de faire, c’est de partager ces sujets-là. Parce qu’effectivement pour l’article sur la fausse couche, il y en a marre de ne pas en parler ! C’est quand j’en ai parlé à ma mère que j’ai appris que peu de temps après ma deuxième sœur, ma mère elle aussi avait fait une fausse couche. Une toute petite grossesse de quelques semaines. Je ne le savais pas. Mais en même temps, je ne suis jamais allée voir ma mère pour lui dire « au fait, qu’est-ce que tu peux me dire sur la fausse couche ? T’y connais quoi ? T’en as déjà fait ? » Jamais. Pourtant quand on est une femme, quand on est confronté pour la première fois à une fausse couche, on a besoin d’avoir un minimum de repères. Parce que parfois le corps médical n’a pas le temps, il est surchargé.

D’autres sujets ont été aussi délicats à traiter ?

Le seul sujet sur lequel il a été plus difficile de parler, c’est l’autisme. Je ne savais pas comment l’aborder. Je ne savais pas comment ça allait passer aussi, parce que je suis prof. Les parents d’élèves nous cherchent parfois sur Internet, pour savoir si on a un petit passif. Et je me disais : ça risque d’être compliqué. D’un autre côté, je n’avais pas envie de me cacher. J’en ai beaucoup parlé avec une bloggeuse, qui a eu son diagnostic six mois avant le mien, et je lui ai demandé : « toi tu l’as dit, qu’est-ce qu’il s’est passé après ? Est-ce que ça a changé des choses dans ta vie, vis-à-vis des personnes qui te lisent ? ». Elle m’a répondu : « demande-toi si tu préfères qu’ils l’apprennent et qu’ils s’en fassent tout un monde ou si tu préfères qu’ils l’apprennent, mais avec tes mots à toi pour l’expliquer ».

Je me suis dit qu’à choisir, effectivement, je préfère expliquer ce qu’est vivre mon autisme, comment ça impacte ma vie quotidienne. Ça ne m’empêche pas d’être enseignante mais bon, c’est vrai que si des parents d’élèves l’apprennent d’une manière ou d’une autre et vont s’informer sur Doctissimo, bah les premiers mots qu’ils verront apparaître peuvent faire peur… On te parle de “maladie congénitale”, “problèmes d’empathie”… ça peut faire peur quand on est parent d’élève, de savoir que son enfant est confié à quelqu’un dont on ne comprend pas le fonctionnement. Donc voilà, j’avais vraiment besoin de préciser ce qu’est l’autisme. Pour dire, par exemple, que je n’ai pas du tout de problème d’empathie. Par contre, bah oui effectivement, parfois je ne saurai pas forcément bien réagir. La contrepartie positive est que j’ai besoin d’être sûre que l’enfant va bien, donc j’attache énormément d’importance à la sécurité affective et la sécurité physique de mes élèves. Parce que j’ai très peur de passer à côté de quelque chose, du fait de mon fonctionnement. 

Quand tu as commencé ton blog, tu reprenais tes études pour devenir professeure et tu t’es dit que des parents d’élèves allaient pouvoir trouver ton nom. Comment as-tu appris à gérer cet aspect de ta visibilité ?

J’y suis allée petit à petit, avec une boule au ventre monumentale. Au départ, j’avais très peur, je me disais : “oh mon dieu, et si un collègue me trouve ?”. Aujourd’hui, ça va mieux. Des collègues sont en contact avec moi sur Instagram et je ne me cache pas. Que ce soit en story ou dans les articles du blog, je sais que certains ont lu mes posts et mes articles. Je vais toucher du bois, parce qu’on ne sait jamais, mais pour le moment aucun collègue ne m’a jamais fait d’allusion déplacée par rapport à l’autisme. Peut-être parce que j’essaie d’avoir l’image d’une personne confiante. Alors que ce n’est pas le cas. J’ai souvent des peurs, des angoisses, c’est aussi lié à mon fonctionnement. Je suis quelqu’un d’extrêmement angoissée. J’essaie de dégager l’image inverse, c’est ce que j’ai appris de mon passif scolaire. J’ai subi énormément de harcèlement durant ma scolarité. Or là, plus tu montres tes failles, plus la situation empire. Il faut savoir se protéger. C’est pas forcément bon d’être fragile, et cela vaut pour beaucoup de milieux professionnels. Du coup, j’ai choisi de présenter mon autisme comme une force. Je n’en parle pas moi-même aux collègues, mais si une personne me cherche sur les réseaux sociaux, je ne vais pas me cacher d’elle ni craindre que ça arrive aux oreilles d’untel. J’ai aussi la chance d’être très bien accompagnée par une excellente psychologue. Elle est géniale et m’a fait beaucoup de bien. Elle m’a apporté des outils pour parler de l’autisme, de mon quotidien, de mon fonctionnement, de l’impact (ou pas) sur mon métier. 

En quoi l’autisme peut-il être aussi une force ? Comment l’expliques-tu ?

Il y a d’excellents côtés que tous les collègues n’arrivent pas forcément à voir. Je suis extrêmement organisée, j’ai besoin de ça. Quand certains collègues pourraient se faire tirer les bretelles parce qu’ils n’ont pas bien rempli certains documents, avec moi c’est le contraire. Tout est extrêmement carré. Il y a donc aussi des bons côtés et ça c’est cool.

Finalement, tu es plutôt bien entourée par rapport à ces deux activités de blogging et de professeure des écoles. Tu ne te sens jamais seule pour gérer tout ça ? 

Non, non. Ma psychologue est vraiment géniale et j’ai un mari super. Il ne comprend pas toujours et s’y perd parfois. Mais je me sens globalement très bien accompagnée. En plus, l’autisme fait qu’on a des centres d’intérêt restreints : on s’intéresse à peu de choses mais vraiment en profondeur. Or mes centres d’intérêt “matchent” avec ceux de mon mari. Sans cela, ça n’aurait probablement pas été possible en fait. On n’aurait pas pu vivre ensemble ! Au contraire, on arrive à s’entraider. Par exemple, pour le blog, il m’a beaucoup aidée sur les réseaux sociaux. Prends Facebook, je trouve l’ergonomie tellement mal faite… je déteste m’occuper de la page Facebook ! Il m’aide beaucoup, il regarde si je n’ai pas raté une information, peut se balader sur d’autres pages qui peuvent m’intéresser. C’est un beau travail d’équipe. A l’inverse, Instagram est pour moi facile et intuitif.

Tu partages sur ton blog les centres d’intérêt liés à ta vie personnelle et professionnelle. Qu’est-ce qui t’anime au quotidien ? 

Raconter des histoires ! Toute ma vie, les histoires ont été mon moteur. Ma mère a dû m’apprendre à lire avant le CP parce que j’étais insupportable à force de réclamer des histoires et des livres. Elle m’a abonnée assez tôt à l’époque aux Éditions Atlas : on recevait un livre et une petite cassette audio. J’avais toute une collection de contes et livres audio de Marlène Jobert. J’ouvrais le livre, je prenais la cassette et j’apprenais par cœur l’histoire contée par l’actrice. Ensuite je répétais l’histoire, avec les mêmes intonations de voix que celles de Marlène Jobert. Et je pouvais rester des heures comme ça ! J’ai retrouvé, il y a quelque temps, mon amie d’enfance. Elle m’a raconté que lorsqu’elle venait chez moi pour jouer, j’avais toujours un livre en cours de lecture. Alors je disais « prends un livre, c’est très bien, je finis le mien et après on verra ». Les histoires, c’est depuis toute petite ! Après je me suis intéressée à les raconter différemment, avec le chant ou la musique. C’est fascinant, la manière dont les émotions sont véhiculées en musique… L’importance du rythme, de la mélodie. Ça m’a pas mal occupée. Puis j’ai fait du théâtre aussi. Avec le recul, ce qui m’intéressait était “comment on raconte une histoire”. 

Est-ce que le fait de raconter des histoires quand tu étais enfant, puis le théâtre et la musique, t’aura aidée à écrire, à te sentir plus libre ou en confiance ?

Oui. Le bagage de mon enfance, c’est l’amour passionnel pour les mots, j’étais boulimique de livres, un vrai besoin. Pourtant, au collège, j’étais une catastrophe sur le plan scolaire. Après la 4ème, je me suis rendu compte que je n’avais jamais appris à apprendre ni à automatiser. Donc c’était très étrange, j’avais des notes passables, la moyenne, tout en lisant Les Misérables, du Jane Austen… Bizarrement, j’avais de très mauvaises notes à l’écrit en littérature parce que je n’arrivais pas à comprendre le principe d’organisation d’un plan. Je n’arrivais pas à synthétiser. A l’opposé, à l’oral, rien à voir. Pour dire, au Bac pour le Français, en étant interrogée sur de la poésie, j’ai eu 15 à l’oral… et 7 à l’écrit.

Le théâtre a-t-il changé ta façon de voir l’écriture ? 

Oui. En arrivant à l’école de théâtre, j’ai découvert des auteurs plus modernes, dont les discours m’ont marquée. Avec très peu de mots, des phrases extrêmement courtes. C’était très différent de ce que je lisais habituellement. Mais il y avait une force absolue. Par exemple, c’est phénoménal de se représenter deux personnes sur scène qui échangent quelques mots… mais ces seuls mots peuvent les amener à se détruire l’un et l’autre. Je voulais pouvoir faire passer ça à l’écrit. Parce qu’on a tous besoin en fait, un moment donné, d’arriver à dire ce qu’on a à dire. Et moi, j’avais des choses à dire très dures, très violentes ! Tout en voulant y mettre de la douceur, de la poésie pour éviter d’en prendre plein la tête. Alors quand j’ai terminé mon cursus d’études, j’avais déjà écrit ma pièce de théâtre. Nous l’avons mise en scène. On y parlait de sujets difficiles. D’alcool, d’alcoolisme, de mort, de parents défaillants. Des sujets très rudes. Et là, les copains acteurs se sont montrés fabuleux. Nous avons réussi à parler de tout ça en faisant rire et pleurer à la fois. Des spectateurs sont sortis des représentations en larmes car l’histoire ne se termine pas bien du tout. Mais j’avais à cœur de les faire rire parce que dans tout ça finalement, il y a beaucoup d’absurde. La vie, la mort, la maladie, les attentes qu’on peut avoir de nos parents, de nos enfants… Parfois, ça donne lieu à des scènes où on se parle sans se comprendre  Et ça, je voulais le mettre en lumière d’une façon belle, douce et drôle. Parfois, on se dit que la vie est dure, vraiment pas drôle, mais il y a une beauté dans tous ces moments-là. Il y a une part de sublime. C’est bien de la voir, la mettre en valeur. C’est ce qui fait la vie, et ça se savoure. 

De belles choses dans ce message. Il n’y a pas que les mots, il y a aussi les images : quelle est la dernière photo qui t’aura touchée sur Instagram ? 

C’est la photo d’un papa et de son petit garçon de 18 mois. Plus que la photo, c’est le message qu’elle porte qui est magnifique. Ce papa a perdu sa femme trois jours après la naissance de leur petit garçon. Elle est décédée à cause d’une septicémie à l’accouchement, car le service médical n’a pas bien fait son travail. Le père avait engagé un procès qu’il vient de gagner. Son combat, c’était que son fils puisse grandir en sachant qu’il n’était pas responsable de la mort de sa mère. Waow quoi. C’est la plus belle photo que j’ai vue. Sur un plan purement esthétique, je dirais l’annonce de grossesse de @eleonor__m. Cette dessinatrice lyonnaise crée des œuvres d’art avec des fleurs séchées et c’est sublime. Elle a annoncé sa grossesse avec son univers visuel, très fort, très poétique avec une pointe de baroque et de renaissance. 

Et si tu devais encourager à suivre un compte instagram en ce moment, ce serait qui ? 

Dur. Je pense que la richesse d’Instagram, c’est vraiment cette pluralité, cette émergence de gens qui ont envie de créer quelque chose de nouveau. J’aime ça avec Instagram. J’adorais faire des photos mais ce n’est pas mon point fort. Certaines personnes nous donnent des idées, qui nous donnent une approche de l’esthétique, donnent envie de se dépasser… Si je devais choisir un compte, je dirais que ma référence en termes de recherche d’esthétique, ce serait probablement @natachabirds, mais elle commence à être bien connue. Alors pour citer des personnes moins connus, j’apprécie @noemiememories, Noémie Sato est une Française partie vivre au Japon. Elle y a rencontré l’amour de sa vie et le couple est venu vivre en Europe. Ils sont à Amsterdam actuellement. Et ils attendent leur premier bébé, une petite fille. Noémie a une approche esthétique à mi-chemin entre le japonisant et le scandinave, très épuré, des couleurs pastel très douces. Elle a du talent pour embellir les petites choses simples. On retrouve cette poésie du banal que Natacha Birds avait essayé de mettre en avant à travers des jeux d’ombre et de lumière. Voilà, ce qui me fascine dans la vie, c’est les petits détails, qui peuvent parfois nous compliquer la vie. Ces grains de sable sont en réalité beaux et nous font grandir. 

Le mot de la fin : si tu devais te résumer en trois adjectifs, lesquels ? 

Trois adjectifs ! Je suis bavarde, curieuse, très curieuse et après il y en a deux qui sont imbriqués. Je dirais que j’essaie d’être le plus bienveillante parce que je sais à quel point c’est facile d’être maladroit, que ce soit dans les gestes ou dans les mots. Je casse beaucoup d’objets et parfois je choisis pas les bons mots, d’où le passage à l’écrit, très important pour moi car il me permet de relire, de savoir si ce que j’ai envie de dire va passer comme j’en ai envie. En tout cas, ces trois adjectifs-là, j’ai pas envie de les perdre. C’est ce qui me fait, je suis bavarde, je suis curieuse et j’essaie d’être toujours bienveillante. 

Quelques mots sur Juliana Subtil
Juliana est une experte de la traduction de contenus pour les sites et blogs internationaux.

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